Le dimanche 8 mars 2015
AU CINÉMA DE MAULE, EN AVANT-PREMIÈRE : "LIBRES", LE NOUVEAU FILM DE JEAN-PAUL JAUD
Dimanche 8 mars à 18h, Avant-première de "Libres", le nouveau film documentaire de Jean-Paul Jaud, dans notre région.
C'est au cinéma de Maule.
En présence du réalisateur.
Libres d’inventer un autre monde
C’était la bonne idée, et cela fait un beau film : partir des enfants, de la musique, de la beauté, du bonheur, pour raconter la gravité de l’époque. Horrifié par le désastre écologique et par les effets des accidents nucléaires, Jean-Paul Jaud aurait pu réaliser un film saisissant, mais déprimant. A contrepied, il nous emmène au long des grèves, suit les cerfs-volants, s’émeut de doigts qui courent sur le piano, joue sur l’émotion, l’humour, mais sans oublier son propos, qu’étayent des images rares comme celle des villes abandonnées de la région de Fukushima.
Il raconte ce qu’au fond, nous ne voulons pas voir : la possibilité du désastre, l’imminence de l’accident. Mais c’est pour nous montrer un avenir désirable, et dire qu’en une époque troublée et pessimiste, nous sommes libres d’inventer un autre monde, dans lequel les enfants d’aujourd’hui seront des hommes et des femmes réconciliés avec l’humanité et avec la nature.
Hervé Kempf - Rédacteur en chef - Reporterre
Résumé :
En France, des enfants insouciants et joyeux participent à un stage « Musique et Nature », en bordure de la Gironde, non loin de la centrale nucléaire du Blayais.
Au Japon, des enfants en exil de leur ville natale, réfugiés et isolés de leurs amis et de la nature, prennent brutalement conscience de ce qu’ils ont perdu à jamais et de l’irréversibilité de leur vie.
Au Danemark, dans l’île de Samsø, des enfants insouciants et joyeux ont pour ligne d’horizon sur la mer, d’élégantes éoliennes qui tournent, tournent, tournent…
« Libres ! » est un film poétique qui, par la voix de ses intervenants issus des sociétés civile et politique, aux mots forts et prégnants, nous propose de reconquérir notre liberté, celle intimement liée aux énergies renouvelables, les énergies du 21ème siècle.
Les portes d’entrées : « Informer, proposer, émouvoir et divertir »
Produire un film documentaire environnementaliste pour le cinéma exige quatre principes fondamentaux : informer, proposer des solutions, émouvoir et divertir.
Le film “Libres !” que Jean-Paul Jaud nous propose aujourd’hui a longuement mûri et représente le dernier volet d’une série entamée avec les films documentaires “Nos enfants nous accuseront”, “Severn, la voix de nos enfants” et “Tous cobayes ?”.
J’ai choisi de m’engager entièrement dans ce genre de cinéma en faisant miens, ici, les propos de David Suzuki, environnementaliste canadien connu dans le monde entier.
Severn Cullis Suzuki, sa fille alors âgée de 12 ans, est devenue célèbre en interpellant les Grands de ce monde lors du Sommet de la Terre à Rio de Janeiro en 1992, où elle a lancé un appel au secours en dénonçant les conséquences humaines irréversibles causées par notre négligence environnementale. Quelques années plus tard, Severn devenue adulte, questionnait son père David Suzuki :
“Pourquoi les choses n’avancent-elles pas, que faire ?”. Et son père de lui répondre : “Il nous faudra répéter et répéter encore. Il nous faudra trouver
toujours de nouvelles façons de proposer les choses, de nouvelles portes d’entrées. Nous n’avons pas le choix.”
Les enfants et adolescents, fils conducteurs de ces quatre films documentaires que j’ai choisi de produire et fils conducteurs d’un film à l’autre, sont les générations futures telles qu’évoquées par Monsieur Satoshi Nemoto, Secrétaire général du syndicat des agriculteurs “Numinrem” : “Ce que l’on a fait jusqu’ici, c’est priver les générations futures de leur liberté de choisir pour elles mêmes ce que seront leurs valeurs et leur mode de vie ”.
Béatrice Camurat Jaud - Productrice
Financement participatif de « Libres ! »
Depuis de nombreuses années la Nef est un partenaire financier de J+B Séquences et a régulièrement fait la promotion des films de Jean-Paul et Béatrice Jaud. La Nef partage le message des films produits par J+B Séquences ; à cet effet, elle a créé un service de finance participative de dons, en partenariat avec la plateforme My Little Big Company. Ce sont 2096 contributeurs qui ont donc participé à la production de Libres ! et nous les en remercions sincèrement.
Des mots du Japon et du Danemark
Ce n’est ni visible, ni audible, ça n’a pas d’odeur…
“ Ce n’est ni visible, ni audible, ça n’a pas d’odeur. C’est en ce sens que c’est si effrayant. L’eau est contaminée. Le niveau des radiations dans l’atmosphère est plus élevé. C’est à nous adultes qu’il incombe la responsabilité de tout ce qui s’est passé. Pourquoi avons-nous accepté de dépendre
de l’énergie nucléaire pour avoir de l’électricité ? Nous aurions dû explorer d’autres solutions. Et c’est à vous maintenant qu’on laisse en héritage le fardeau de régler toutes les conséquences de cet accident. En tant qu’adulte, je suis vraiment désolé envers les jeunes de ta génération. Il se trouve sans doute des gens qui ne pensent pas comme moi. Mais bon…C’est comme ça ! J’y pense beaucoup ”.
Extrait du dialogue dans le film entre Monsieur Jotaro Wakamatsu, poète et professeur de japonais et Hiroto, adolescent de 14 ans exilé de sa ville natale contaminée.
Cela s’oppose à la démocratie…
Le nucléaire et la démocratie sont-ils conciliables ? “ Je dirais : le plutonium et les êtres humains peuvent-ils cohabiter ? Le plutonium n’existe pas dans la nature. Il a été créé il y a soixante-dix ans. Y a-t-il sur la planète des êtres vivants qui peuvent cohabiter avec le plutonium ? J’en doute. Cela s’oppose à la démocratie. Car pour utiliser le nucléaire, il faut un pouvoir puissant, il faut prendre des mesures de sécurité très développées, donc une très forte police, une puissance militaire, donc une solide structure de pouvoir. Alors qu’avec l’énergie renouvelable, le pouvoir ne se concentre pas. ”
Quelle leçon le monde doit-il tirer de la catastrophe de Fukushima ? “ L’accident nucléaire, on ne sait ni quand, ni où il va se produire, mais il va se produire – je voudrais que tous les êtres humains le sachent. L’exploitation commerciale du nucléaire n’a commencé que depuis trente ans et on a déjà connu trois accidents graves, avec Three Miles Island, Tchernobyl et Fukushima : cela peut arriver n’importe où et n’importe quand. Quand un accident nucléaire survient, les dégâts sont énormes, presque équivalents à ceux d’une grande guerre. On ne peut empêcher que les catastrophes naturelles, comme les séismes se produisent, même si on peut atténuer les conséquences. Mais les accidents nucléaires, on peut empêcher qu’ils se produisent. ”
Quelle idée ou quel message voudriez-vous transmettre à des jeunes générations, à des enfants, à propos du nucléaire et de l’écologie ?
“ Si les êtres humains peuvent vivre, c’est grâce à la nature. Donc, les êtres humains doivent vivre en harmonie avec la nature. Et une autre idée : la technologie et le bonheur n’avancent pas forcément de manière proportionnelle, de manière harmonieuse. Comment contrôler la technologie ? C’est une grande question. ”
Extrait de l’interview de Monsieur Naoto Kan, Premier Ministre du Japon au moment de l’accident de Fukushima
menée par Hervé Kempf, rédacteur en chef Reporterre - www.reporterre.org
Penser l’énergie comme un bien commun…
“ L’énergie fait partie du bien commun. Le bien commun, ce sont ces choses naturelles que nous partageons, comme le vent, le soleil. L’accès à la nature est aussi partagé par les êtres humains. Je pense que nous devrions aussi considérer l’énergie comme un bien commun. C’est quelque chose que nous partageons. Si quelqu’un possède l’énergie et que vous devez la lui acheter, vous êtes alors limité. Votre liberté est amoindrie. Le plus d’énergie vous pourrez produire par vous-même, le plus libre vous serez. Vous pourrez décider comment l’administrer. Je pense que l’énergie est très proche de la liberté. Les énergies privées et la liberté sont deux choses contradictoires sous beaucoup d’aspects.
Alors, rendez-nous l’énergie et nous serons plus libres !
Extrait de l’intervention de Monsieur Søren Hermansen, de l’Académie de L’Énergie de l’Île de Samsø - Danemark
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C'est au cinéma de Maule.
En présence du réalisateur.
Libres d’inventer un autre monde
C’était la bonne idée, et cela fait un beau film : partir des enfants, de la musique, de la beauté, du bonheur, pour raconter la gravité de l’époque. Horrifié par le désastre écologique et par les effets des accidents nucléaires, Jean-Paul Jaud aurait pu réaliser un film saisissant, mais déprimant. A contrepied, il nous emmène au long des grèves, suit les cerfs-volants, s’émeut de doigts qui courent sur le piano, joue sur l’émotion, l’humour, mais sans oublier son propos, qu’étayent des images rares comme celle des villes abandonnées de la région de Fukushima.
Il raconte ce qu’au fond, nous ne voulons pas voir : la possibilité du désastre, l’imminence de l’accident. Mais c’est pour nous montrer un avenir désirable, et dire qu’en une époque troublée et pessimiste, nous sommes libres d’inventer un autre monde, dans lequel les enfants d’aujourd’hui seront des hommes et des femmes réconciliés avec l’humanité et avec la nature.
Hervé Kempf - Rédacteur en chef - Reporterre
Résumé :
En France, des enfants insouciants et joyeux participent à un stage « Musique et Nature », en bordure de la Gironde, non loin de la centrale nucléaire du Blayais.
Au Japon, des enfants en exil de leur ville natale, réfugiés et isolés de leurs amis et de la nature, prennent brutalement conscience de ce qu’ils ont perdu à jamais et de l’irréversibilité de leur vie.
Au Danemark, dans l’île de Samsø, des enfants insouciants et joyeux ont pour ligne d’horizon sur la mer, d’élégantes éoliennes qui tournent, tournent, tournent…
« Libres ! » est un film poétique qui, par la voix de ses intervenants issus des sociétés civile et politique, aux mots forts et prégnants, nous propose de reconquérir notre liberté, celle intimement liée aux énergies renouvelables, les énergies du 21ème siècle.
Les portes d’entrées : « Informer, proposer, émouvoir et divertir »
Produire un film documentaire environnementaliste pour le cinéma exige quatre principes fondamentaux : informer, proposer des solutions, émouvoir et divertir.
Le film “Libres !” que Jean-Paul Jaud nous propose aujourd’hui a longuement mûri et représente le dernier volet d’une série entamée avec les films documentaires “Nos enfants nous accuseront”, “Severn, la voix de nos enfants” et “Tous cobayes ?”.
J’ai choisi de m’engager entièrement dans ce genre de cinéma en faisant miens, ici, les propos de David Suzuki, environnementaliste canadien connu dans le monde entier.
Severn Cullis Suzuki, sa fille alors âgée de 12 ans, est devenue célèbre en interpellant les Grands de ce monde lors du Sommet de la Terre à Rio de Janeiro en 1992, où elle a lancé un appel au secours en dénonçant les conséquences humaines irréversibles causées par notre négligence environnementale. Quelques années plus tard, Severn devenue adulte, questionnait son père David Suzuki :
“Pourquoi les choses n’avancent-elles pas, que faire ?”. Et son père de lui répondre : “Il nous faudra répéter et répéter encore. Il nous faudra trouver
toujours de nouvelles façons de proposer les choses, de nouvelles portes d’entrées. Nous n’avons pas le choix.”
Les enfants et adolescents, fils conducteurs de ces quatre films documentaires que j’ai choisi de produire et fils conducteurs d’un film à l’autre, sont les générations futures telles qu’évoquées par Monsieur Satoshi Nemoto, Secrétaire général du syndicat des agriculteurs “Numinrem” : “Ce que l’on a fait jusqu’ici, c’est priver les générations futures de leur liberté de choisir pour elles mêmes ce que seront leurs valeurs et leur mode de vie ”.
Béatrice Camurat Jaud - Productrice
Financement participatif de « Libres ! »
Depuis de nombreuses années la Nef est un partenaire financier de J+B Séquences et a régulièrement fait la promotion des films de Jean-Paul et Béatrice Jaud. La Nef partage le message des films produits par J+B Séquences ; à cet effet, elle a créé un service de finance participative de dons, en partenariat avec la plateforme My Little Big Company. Ce sont 2096 contributeurs qui ont donc participé à la production de Libres ! et nous les en remercions sincèrement.
Des mots du Japon et du Danemark
Ce n’est ni visible, ni audible, ça n’a pas d’odeur…
“ Ce n’est ni visible, ni audible, ça n’a pas d’odeur. C’est en ce sens que c’est si effrayant. L’eau est contaminée. Le niveau des radiations dans l’atmosphère est plus élevé. C’est à nous adultes qu’il incombe la responsabilité de tout ce qui s’est passé. Pourquoi avons-nous accepté de dépendre
de l’énergie nucléaire pour avoir de l’électricité ? Nous aurions dû explorer d’autres solutions. Et c’est à vous maintenant qu’on laisse en héritage le fardeau de régler toutes les conséquences de cet accident. En tant qu’adulte, je suis vraiment désolé envers les jeunes de ta génération. Il se trouve sans doute des gens qui ne pensent pas comme moi. Mais bon…C’est comme ça ! J’y pense beaucoup ”.
Extrait du dialogue dans le film entre Monsieur Jotaro Wakamatsu, poète et professeur de japonais et Hiroto, adolescent de 14 ans exilé de sa ville natale contaminée.
Cela s’oppose à la démocratie…
Le nucléaire et la démocratie sont-ils conciliables ? “ Je dirais : le plutonium et les êtres humains peuvent-ils cohabiter ? Le plutonium n’existe pas dans la nature. Il a été créé il y a soixante-dix ans. Y a-t-il sur la planète des êtres vivants qui peuvent cohabiter avec le plutonium ? J’en doute. Cela s’oppose à la démocratie. Car pour utiliser le nucléaire, il faut un pouvoir puissant, il faut prendre des mesures de sécurité très développées, donc une très forte police, une puissance militaire, donc une solide structure de pouvoir. Alors qu’avec l’énergie renouvelable, le pouvoir ne se concentre pas. ”
Quelle leçon le monde doit-il tirer de la catastrophe de Fukushima ? “ L’accident nucléaire, on ne sait ni quand, ni où il va se produire, mais il va se produire – je voudrais que tous les êtres humains le sachent. L’exploitation commerciale du nucléaire n’a commencé que depuis trente ans et on a déjà connu trois accidents graves, avec Three Miles Island, Tchernobyl et Fukushima : cela peut arriver n’importe où et n’importe quand. Quand un accident nucléaire survient, les dégâts sont énormes, presque équivalents à ceux d’une grande guerre. On ne peut empêcher que les catastrophes naturelles, comme les séismes se produisent, même si on peut atténuer les conséquences. Mais les accidents nucléaires, on peut empêcher qu’ils se produisent. ”
Quelle idée ou quel message voudriez-vous transmettre à des jeunes générations, à des enfants, à propos du nucléaire et de l’écologie ?
“ Si les êtres humains peuvent vivre, c’est grâce à la nature. Donc, les êtres humains doivent vivre en harmonie avec la nature. Et une autre idée : la technologie et le bonheur n’avancent pas forcément de manière proportionnelle, de manière harmonieuse. Comment contrôler la technologie ? C’est une grande question. ”
Extrait de l’interview de Monsieur Naoto Kan, Premier Ministre du Japon au moment de l’accident de Fukushima
menée par Hervé Kempf, rédacteur en chef Reporterre - www.reporterre.org
Penser l’énergie comme un bien commun…
“ L’énergie fait partie du bien commun. Le bien commun, ce sont ces choses naturelles que nous partageons, comme le vent, le soleil. L’accès à la nature est aussi partagé par les êtres humains. Je pense que nous devrions aussi considérer l’énergie comme un bien commun. C’est quelque chose que nous partageons. Si quelqu’un possède l’énergie et que vous devez la lui acheter, vous êtes alors limité. Votre liberté est amoindrie. Le plus d’énergie vous pourrez produire par vous-même, le plus libre vous serez. Vous pourrez décider comment l’administrer. Je pense que l’énergie est très proche de la liberté. Les énergies privées et la liberté sont deux choses contradictoires sous beaucoup d’aspects.
Alors, rendez-nous l’énergie et nous serons plus libres !
Extrait de l’intervention de Monsieur Søren Hermansen, de l’Académie de L’Énergie de l’Île de Samsø - Danemark
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